02.51. D'où
vient le libéralisme ?
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L'origine de la
pensée libérale remonte à la renaissance. Face à l'obscurantisme religieux, émerge la
fois en la raison comme idéal et comme moyen pour comprendre la nature. Donc, contre la
recherche d'un bonheur dans l'au-delà, on propose l'optimisme de la science. D'un point
de vue métaphysique, l'Occident a basculé progressivement de la croyance en l'existence
d'une entité ou d'un soi permanent, unique, indépendant, créateur de l'univers -- la
judéo-chrétienté ou éternalisme -- à sa négation -- le matérialisme scientiste
(intégrisme scientifique qui nie l'esprit) ou nihilisme . Le libéralisme est un ensemble
hétérogène d'idées qui se fondent sur la croyance que l'homme à la possibilité de se
rendre maître de l'univers pour la conquérir et en jouir. L'antinomie de la nature et de
la raison est la plus grave erreur du libéralisme ; dans un premier temps, c'est-à-dire,
du début du XVIIIe à la fin XIXème siècle, alors que la planète est un espace
pratiquement infini par rapport à l'homme, ce ne fut pas trop gênant. Mais à l'approche
du 21e siècle où cette planète est devenue un village de 6 milliards d'êtres humains,
l'erreur se transforme en catastrophe.
02.55. La
solution ? Keynésien ou monétariste ?
En 1970, le club de
Rome nous avait déjà mis en garde contre les excès du libéralisme et de la nécessité
d'établir une science économique nouvelle qui réconcilie économie et écologique.
Leurs avertissements sont restés lettres mortes, pour survivre, la société de
consommation se devait d'aller toujours plus loin. La solution n'est ni du type Keynésien
--J.M. Keynes, économiste qui a préconisé des dépenses publiques destinées à remplir
les poches de consommateur afin qu'ils se précipitent consommer --, ni du type
monétariste -- politique économique qui recommande la manipulation des taux d'intérêts
et de la masse monétaire ce qui permet d'accroître ou de réduire le pouvoir d'achat versus
l'épargne. En fait l'argent, le capital symbole d'énergie humaine cristallisé, n'est en
soi rien d'autre qu'un instrument permettant de mobiliser les hommes pour l'action, qu'un
canal pour utiliser l'énergie humaine et il ne doit être utilisé à des fins
productives que s'il contribue au bien-être des hommes. La solution à notre soi-disant
problème économique n'est pas de dépanner la croissance ou d'arriver à une croissance
zéro, comme pouvait le recommander le club de Rome. La vraie réponse, la seule issue à
long terme c'est de sortir du paradigme économique dans lequel nous nous sommes
enfermés. Nous devons réfléchir à la notion de croissance. L'augmentation de la
production, de la consommation et donc de la pollution ne sont pas synonyme d'un
accroissement du bien-être et de la qualité de la vie. Tout système vivant produit une
énergie excédentaire et cette énergie doit être sacrifié d'une façon ou d'une autre.
À ce sacrifice, par manque d'imagination, nos solutions sont pitoyables : la société de
consommation ou pire encore la guerre.
Je voudrais finir ce
paragraphe par une citation d'Albert Einstein : quand un problème nous résiste malgré
de grands efforts de recherche, nous devons mettre en doute ses principaux postulats.
L'imagination est alors plus importante que le savoir.
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