03.33. Le droit d'auteur ; le copyright.

J'ai, évidemment, un problème avec le droit auteur. Tout d'abord, je voudrais remercier tous les auteurs et leurs éditeurs à qui j'ai emprunté plus de 4 lignes. Les paroles s'envolent mais les écrits restent et sont propriétés. Alors, qui est en faute selon la loi : l'être humain qui dicte à haute voix un texte écrit ou les auteurs du logiciel de reconnaissance vocale qui permettent de coder en ASCII les paroles prononcées. Je répète des idées, des paroles qui me semble justes, ou encore, je dicte des phrases qui étaye ma thèse, je les fais donc mienne. Je pourrais, pour respecter le droit auteur selon la loi -- la règle -- les conventions, retravailler la forme sans trop changer le fond. Mais pourquoi exprimer à nouveau ce qui est déjà et qui a été exprimé par l'auteur de la façon qu'il lui a semblé la plus juste et pertinente possible. D'autre part, si j'exprime à nouveau des paroles-- des écrits qui sont plus ou moins anciennes je ne peux que rendre service à leur auteur ainsi qu'à leur éditeur ! La reconnaissance vocale crée un nouveau type d'écrivain--orateur. Les écrivains sont avant tout des lecteurs et la création littéraire de création et/ou de compilation a été, est et sera toujours un assemblage d'idées, de concepts, de mots, de phrases et de paragraphes. Si je crée un mot -- un néologisme -- puis-je le protéger, toucher des droits d'auteur et palper de l'oseille à chaque fois que quelqu'un prononce ce nouveau mot ? Avant de prononcer un discours est-ce que je dois courir à la Sacem pour le déposer afin d'être certain que personne ne l'utilisera sans me reverser des droits ? On en arrive donc à analyser notre motivation profonde afin de savoir quelle est notre intention lorsque l'on utilise les idées, les paroles, les écrits des autres. Et puis d'abord, les idées, les mots, les paroles, les discours peuvent-ils comme d'ailleurs la terre, les arbres, l'eau, le pétrole ou l'uranium être possédé, être propriété de qui que se soit ? Si notre motivation est juste, alors les auteurs ne peuvent être que satisfaits que l'on utilise leurs paroles à bon escient. La loi remplace le calibre – pas toujours, mais souvent – et c'est tant mieux, bien sûr ; mais la propriété, le territoire, le droit d'auteur se défend car ? ? ? Quant aux avocats qui défendent les droits d'auteur on ne peut que les inviter à analyser leur motivation.

Copyright : 01/12 /1998 à 11h59 GMT ; Marc Jutier.

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