On ne peut analyser la société de consommation sans évoquer des noms tels que Vance Packard, Guy Debord, Raoul Vaneigem, Jean Baudrillard et quelques autres. J. Baudrillard fait partie de ces penseurs qui a remis en question les idéologies traditionnelles, analyser les lois de la société de consommation, tenter de sortir du paradigme économique libéral. Il s'interroge sur la signification psychologique et sociologique que nous donnons aux objets. Il met en évidence l'apparition d'une mutation dans la signification des objets et il donne une définition originale de la consommation. Il écrit que de tout temps on a acheté, possédé, joui, dépensé et pourtant on ne consommait pas, en effet ce n'est pas la quantité d'objets, le nombre de besoins, le fait d'user et de détruire l'objet qui caractérise la société de consommation mais c'est le fait que les objets y prennent une valeur de signe. Pour comprendre la mutation du statut des objets dans la société de consommation on peut partir de la notion traditionnelle de besoins. Il existerait d'abord des besoins naturels, autrement dit un sentiment de manque d'objets bien déterminés ; la production économique consisterait donc à donner un objet aux êtres pour mettre fin à ses besoins. Il y avait donc une préexistence des besoins à l'acte de production. Mais ce qui caractérise la société de consommation c'est que l'objet n'a plus une fonction, il a une vertu ou comme dit Baudrillard un signe. Ce n'est pas la fonction utilitaire que recherche un jeune des favelas en Amérique du sud lorsqu'il est prêt à tuer pour se procurer une paire de basket "Nike", mais plutôt de pouvoir signifier aux autres qu'il possède un signe de l'Occident. De même ce n'est pas seulement pour des raisons utilitaires que l'on se procure une voiture 16 soupapes, des lunettes "Ray Ban" ou tout autre objet de "marques" portée par les stars du moment mais bien pour signifier des éléments de prestige, de confort ou d'appartenance à "une classe".