30.02. Travail.

Quand on entreprend une quelconque tâche, la première question qui doit nous traverser l'esprit est la suivante : en quoi mon travail est-il utile à autrui (ou à l'environnement) et en quoi est-il néfaste ? Pour certains, le travail est le propre de l'homme, c'est ce qui le différencie de l'animal. Dans le monde actuel, pour résoudre " le malaise du travail ", il s'agit de séparer bien distinctement, le travail véritablement nécessaire à la survie et le travail en tant que source d'élévation de l'esprit. Cessons l'hypocrisie d'une société en quête de nouveaux produits pour des besoins artificiellement créés.

Pourquoi valoriser le travail ? Les ingénieurs, techniciens, ouvriers qui ont construit le pont de l'île de Ré et par ce fait, contribué à sa destruction par la voiture, n'auraient-ils pas mieux fait de rester au chômage ? Les plus productifs ne sont-ils pas aussi les plus nuisibles ? De toute façon, qui est encore assez naïf pour croire que la répartition des richesses se fait en fonction du travail ? Chacun sait que le capital rapporte bien plus que le travail. Certains capitalistes convaincus et surtout parce qu'ils défendent leur gâteau, vous diront que ce système n'est peut-être pas le meilleur mais que l'on en connaît pas d'autre pour récompenser et stimuler la créativité de façon si efficace. À la belle affaire ! Avons-nous vraiment besoin de cette créativité qui consiste à créer des rasoirs triples lames sur pneumatique suivant votre visage au micron près ou de couche super absorbante avec retensorbe ou du tout dernier Prozac ?

30.13. la fin du travail

Cessons l'hypocrisie du plein emploi. Jeremy Rifkin a publié en 1995 "The end of work : The decline of the global labor force and the dawn of the Post-Market Era"; publié en France en 1996 au éditions la Découverte. Bien que le livre ne nous apprennent pas grand-chose de neuf sur le fond, c'est-à-dire, sur le fait que grâce ou à cause de la technologie le capitalisme n'a plus besoin de la force de travail humaine. Ce livre, par contre, est une véritable source d'anecdotes parfois poignante parfois drôle des effets de la technologie sur le monde du travail ainsi qu'un historique des effets des révolutions industrielles successives sur le travail. À la question de savoir si le chômage de masse d'aujourd'hui est uniquement dû au dysfonctionnement du marché et aux rigidités de nos économie, ou si, le changement des techniques rend compte de l'essentiel du problème, la réponse - me semble-t-il - ne fait aucun doute. Mais, la plupart des dirigeants politiques ou syndicaux ne veulent et ne peuvent pas accepter cette réponse, car les solutions aux problèmes actuels du chômage passent forcément par une remise en cause du paradigme économique néo-libéral et même des bases philosophiques de notre société. Bref, si une remise en question n'est pas faite maintenant, notre civilisation va droit dans le mur.

Extraits de "La fin du travail" :

Quelques titres et sous-titres montrent le ton parfois tragique, parfois comique de l'ouvrage. Quand le logiciel remplace le personnel. Un monde sans travailleurs. L' " effet de percolation " et les réalités du marché. L'évangile de la consommation de masse. Le New Deal. Se recycler--- pour faire quoi ? Le culte de l'efficacité. Des machines qui pensent. Les ordinateurs au travail. Le passage au flux tendu. Un monde sans paysans. Les cols bleus au vestiaire. Les faibles broyés par le progrès. Le déclin de la classe moyenne. La nouvelle classe cosmopolite. Requiem pour la classe ouvrière. Le stress des technologies avancées. Biorythmes et épuisement. Une mort lente. Après avoir fait le constat du "problème", J.Rifkin, dans la cinquième partie de l'ouvrage, nous apporte ses solutions.

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