54.28. Mais à quoi jouez--vous ?

Vous connaissez le nouveau jeu ? Cela s'appelle la chaise musicale du pognon. Vous prenez les mille premières fortunes de France et un million de RMIstes. Vous distribuez 1 001 000 billets dont un million de billets gagnants d'une valeur globale de la somme des mille premières fortunes de France. Bon, évidemment, c'est une blague. Rassurez-vous ! Personne ne va prendre le symbole de confiance monétaire de personnes car de toute façon, il va disparaître comme neige au soleil. Actions, obligations, bons du trésor, papier monnaie déposez tout dans la corbeille ! Blague à destination des boursicoteurs de l'ancienne génération. En effet, autrefois dans le temple du capitalisme français -- métro bourse --, les agents de change s'échangeaient plein de papier virtuel autour d'une corbeille pleine de mégots. Et, au petit jeu de la bourse il vaut mieux être proche du centre de la corbeille et des milieux autorisés qui s'autorise des trucs souvent vachement gonflés (M. Coluche). Aujourd'hui, bien que le jeu n'ait pas changé dans ses règles de base, il s'est légèrement accéléré. On peut maintenant jouer 24 heures sur 24 et mille fois plus vite sur toutes les bourses du monde. J'attends avec impatience le jour où on pratiquera les trois huit dans toutes les bourses du monde comme ça on aura pas besoin d'attendre l'ouverture de Wall Street pour savoir ce qu'on va faire au palais Brongniart. Quoi que, avec les nouveaux logiciels qui intègrent tous les produits dérivés [comme les Swaps -- intérêt au deuxième degré -- et autres produits dérivés seconde (l'équation des flux monétaires existe grace au calcul infinitésimal)] les prédateurs modernes doivent déjà bien s'amuser. J'ai entendu dire, en effet, que ces nouveaux logiciels graphiques permettent de jouer en cliquant sur des icônes (ce mot désignait à l'origine des images sacrées de la religion orthodoxe). Résultat: des milliards de dollars, de francs, de devises... circulent à la vitesse de la lumière à la recherche de nouveaux profits. Ce matin, j'écoutais RFI -- le 28-08-98 -- à propos de la crise russe, et j'ai comme l'impression que les boursicoteurs du monde entier commence à avoir un peu les foies. Cet argent qui circule n'est, bien sur, plus uniquement l'argent de quelques privilégiés mais aussi l'argent des caisses de retraites de beaucoup des salariés de nos démocraties (essentiellement des pays anglo-saxons). Ces fonds de pension représentent une masse de 8 700 milliards de $ soit 6 fois le PIB français et ils font la pluie et le beau temps économique sur la planète. Ces caisses chargées de gérer la retraite des travailleurs lorsqu'ils prennent pied dans le capital d'une entreprise n'ont qu'une seule préoccupation : obtenir très vite le retour financier le plus élevé possible des capitaux qu'ils placent et donc pousser les directions à dégraisser les effectifs pour réduire les charges de personnel. Donc, pour conforter sa retraite et construire les nouvelles "forteresses nord-américaines", le travailleur américain contribue, sans le vouloir, à la paupérisation des trois-quarts de l'humanité. Déjà, il y a quelques années avec les junk-bonds (obligations pourrie) les retraités nord-américains ont perdu 500 milliards de dollars cette fois-ci, ils vont peut-être en perdre un peu plus ! Ceci dit, le travailleur soviétique qui a donné sa vie pour construire des lendemains qui chante, a tout perdu aujourd'hui et tout le monde s'en fout. Mais ne nous inquiétons pas, l'argent n'existe pas vraiment, il n'est qu'un outil parfois utile.

Effaçons les mémoires de tous les ordinateurs. Au fait, combien te dois-je ? Je ne sais plus, je ne m'en souviens plus ! La seule richesse et la richesse de cœur car les richesses naturelles de cette planète ne nous appartienne pas.

Tout est une histoire de confiance !

Fait toi confiance et fait confiance à ton prochain.

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