57.15. Socialisme par en bas !

Dans ce fanzine paru en mai 1998 (n°9), j'ai trouvé l'article de Xavier qui tente de répondre à la question : l'État est-il neutre ? Très intéressant. Extrait :

L'État, en particulier la République, est présenté comme une structure au-dessus des intérêts particuliers. Mais l'État peut-il être au-dessus des intérêts des différentes classes sociales sur lesquelles repose la société ?... la déclaration des droits de l'homme, "texte fondateur" de notre société, présente le "droit à la propriété privée" comme "un droit inaliénable". Cela concerne, bien sûr, la propriété privée des moyens de production. Ainsi, un patron a le " droit inaliénable de posséder des usines, d'y faire travailler des gens... un travailleur produit pour le patron une certaine quantité de richesses et ne reçoit en échange qu'une faible partie de l'équivalent en salaire. La différence qui forme le profit de l'employeur, a été appelée " plus-value" par Marx. C'est le vol d'une quantité de travail. Ainsi le vol à grande échelle est permis. C'est ce qui explique qu'une Liliane Bettencourt gagne 750 000 F par/h sans travailler : d'autres le font pour elle. En revanche, propriété privée oblige, le vol à l'étalage est interdit : voler des millions de travailleurs c'est la liberté d'entreprendre, voler pour manger est un délit... comment cela marche-t-il ? Il est d'abord intéressant de constater les liens qui existent entre les grands patrons et le personnel de l'État. Ils viennent tous des mêmes milieux, de mêmes écoles où on leur apprend à défendre les mêmes intérêts... Mais les élus ne représente qu'une infime partie de la grande masse des hauts responsables : ceux de la justice, de l'administration, de l'armée ou de la police, des entreprises nationalisées, tous ces gens se choisissent et se nomment entre-eux. Ils ne sont jamais élus. La neutralité de l'État semble donc bien superficielle. Il ne faut cependant pas négliger l'importance, pour la classe dirigeante, du maintien de cette apparence... il est donc important de comprendre que les inégalités ne sont pas dues à des dérives de tel ou tel dirigeant mais sont le fondement de la société et donc à la base de l'existence de l'Etat actuel...

speb01@infonie.fr

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