58.21. propositions pour préserver la santé des Français

Par : Alain Tardif

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Préambule

De 1986 à 1993, les bénéfices des laboratoires pharmaceutiques ont augmenté de 86%, alors que la Sécurité Sociale, malgré les multiples plans de sauvetage, ne cesse de s'enfoncer inexorablement dans les déficits. Ainsi, comble des paradoxes, notre système de santé finit par rendre malade notre société toute entière, et menace à tout moment de rendre l'âme. Car notre société est malade de ce système, malade d'impôts, malade de suréquipement hospitalier lourd et inadapté, malade de ses nombreux exclus de la protection sociale, malade de carence en thérapie et en médecine préventive, malade du délitement des services d'urgence dans les hôpitaux, malade enfin des maladies qu'on attrape en milieu hospitalier (ce qu'on appelle pompeusement maladies nosocomiales). Et malade surtout de la désinformation médicale.

En effet, cette désinformation médicale est terrible, implacable et meurtrière, car elle tue. Elle tue en plongeant le patient dans l'ignorance de solutions véritables qui pourraient le tirer d'affaire mais qu'on refuse de divulguer car cela nuirait à des intérêts financiers privés. N'oublions pas qu'un laboratoire pharmaceutique n'est pas une entreprise philanthropique mais une entreprise financée par des actionnaires.

Mais que serions nous pour oser chatouiller (ou gratouiller !!!) la sacro-sainte médecine ? "Oui ! qui êtes-vous ?", demanderaient certains médecins, tantôt hautains, tantôt agressifs et toujours perchés sur leur piédestal de soit-disant scientifiques. Bref, pour certains de ces messieurs ornés du macaron au serpent d'Aesculape, nous sommes, nous les thérapeutes non médecins, considérés comme de monstrueux charlatans, exploitant sans vergogne la misère de leurs pauvres patients, si faibles, si perdus et si malléables, qu'il faut les mettre évidemment en garde contre toute solution naturelle à tous leurs maux.

Et pour la plupart des patients que nous croisons, nous représentons la seule aide possible. Mais, pour la plupart du temps, nous n'intervenons pas dans les cas d'urgence.

Amis lecteurs, préparons nous à ouvrir les yeux sur d'autres propositions de soins, d'autres alternatives naturelles et d'autres conceptions de la protection sociale. Regardons aussi ce qui se passe dans les autres pays européens, qui ont intégré les pratiques de soins naturels dans leur système de santé.

La patiente de Monsieur D.

Monsieur D. est l'un de mes anciens élèves, plein de bonne volonté mais il manque souvent d'assurance. Aussi, lors de la visite de son premier cas compliqué, il me demanda des conseils sur les soins appropriés. Il s'agissait d'une patiente, Madame X, atteinte d'un cancer du colon, récidive d'un cancer de l'utérus soigné quelques années auparavant par les moyens allopathiques classiques. Le cancer du colon avait été diagnostiqué depuis quelques mois. Madame X avait suivi un traitement par rayon X et une chimiothérapie, puis avait été opérée pour enfin reprendre et la chimiothérapie, et les rayons X. Sans aucun résultat. Le cancer avait continué à évoluer tranquillement, sûrement, implacablement. La patiente avait maigri d'une vingtaine de kilos. Autant dire qu'elle s'était considérablement affaiblie. C'est en désespoir de cause qu'elle était venue consulter Monsieur D., refusant l'avenir incertain que lui proposait la médecine classique.

L'ancien élève me décrit donc le cas de cette patiente en me précisant la nature des soins déjà conseillés, à savoir un réglage alimentaire. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, en milieu hospitalier, on ne semble pas tenir compte du rôle de l'alimentation dans le maintien de la vitalité du patient. En effet, à part quelques rares professeurs de médecine, comme le Professeur Jean Seignalet, le Professeur Henri Joyeux et d'autres peut-être_!?!..., qui bien souvent se battent pour introduire des thérapies fondées sur une meilleure hygiène alimentaire, les services hospitaliers ne fournissent à leurs patients qu'une nourriture standardisée, qui ne peut en aucun cas convenir à des malades.

Le réglage alimentaire était correct, mais, en plus, il fallait conseiller à Madame X six comprimés d'Asiatonic par repas. En effet, Asiatonic est un complément alimentaire originaire de Chine, qui fut introduit en France en 1985 par un médecin, à la demande, semble-t-il, du ministère de la santé de l'époque, pour étudier l'activité de ce produit naturel, sans effet secondaire, sur les tumeurs cancéreuses. D'après les études cliniques de cette époque, ce produit bloquait sélectivement la division des cellules cancéreuses ; en effet, ces dernières ne pouvaient plus employer le cholestérol, molécule indispensable à la constitution des membranes des cellules ; de la sorte, les tumeurs ne pouvaient plus se multiplier. Et, Asiatonic ayant, en plus, un effet stimulant du système immunitaire, il favorisait ainsi la destruction des cellules cancéreuses. Lors de ces études cliniques, ce produit s'était révélé efficace dans 80% des cancers du tube digestif. Ce taux d'efficacité était le plus élevé constaté jusqu'à présent, ses effets secondaires étant nuls...

Ce produit n'a jamais été commercialisé normalement, comme ceux de Messieurs Mirco Beljanski ou Pierre Tubéry. Et l'on continue donc à proposer aux patients des produits anti-cancéreux classiques, issus de la recherche, dont le Professeur Lucien Israël, éminent cancérologue, a même reconnu qu'elle n'avait apporté aucun progrès notable depuis vingt ans. Toujours est-il que Madame X a été guérie de son cancer après avoir troqué ses traitements coûteux contre un réglage alimentaire soigné et ce fameux asiatonic... Mais combien sont ceux qui continuent des traitements classiques ???

Tous ces produits onéreux, pas toujours efficaces, contribuent donc également au déficit de la Sécurité Sociale, d'autant plus qu'entraînant souvent de nombreux effets secondaires, ils supposent alors la prescription d'autres médicaments...

Tout le monde a beau tirer le signal d'alarme : chaque alternance politique s'ingénie à soigner la Sécurité Sociale tout comme le médecin soigne son patient, malade, en donnant des traitements dont les effets secondaires finissent par être pires que la maladie elle-même. De plus, la Sécurité Sociale est un mythe fort, qu'il ne faut surtout jamais réformer sans quoi la moitié de la France est dans la rue.

Il faudrait pourtant bien le transformer, notre système de protection sociale, si nous voulons continuer à garantir la santé de nos concitoyens. Mais pour ce faire, il ne faut pas se tromper d'objectif. Rappelons une évidence trop souvent oubliée : le système de santé doit avant tout entretenir la santé des français. Sinon le système de protection sociale n'a plus pour objectif que de protéger le secteur économique lié à la santé, au détriment du patient.

Mais qu'est-ce d'abord que la santé ? C'est un état de non maladie, diront les médecins les plus classiques. Faux, car on peut avoir une santé fragile, donc mauvaise, avant même qu'une maladie ne se déclare. La santé concerne donc le terrain de l'individu tout entier. Claude Bernard, éminent biologiste du siècle dernier, disait, à l'encontre de Pasteur, "le microbe n'est rien, le terrain est tout". Voulant affirmer ainsi que la maladie ne se développe pas sans une dégradation préalable de l'organisme, par un mauvaise hygiène de vie ou par le stress, Claude Bernard a évidemment plus que raison. Une grippe sera plus dangereuse chez une personne au terrain affaibli que chez quelqu'un dont le système immunitaire joue pleinement son rôle protecteur.

Ainsi, garantir la santé des français n'est pas synonyme de garantir le remboursement des soins. Encore faudrait-il s'assurer de la qualité des soins. Ne confondons donc surtout pas protection sociale et pratique de santé, sinon nous aboutissons à un système où le patient s'en remet aveuglément à la protection sociale pour s'assurer de l'entretien hypothétique de sa santé. Et le corps médical et pharmaceutique ont alors la main-mise sur la santé du patient.

Posons nous donc la question suivante : si la Sécurité Sociale rembourse de mauvais soins, la santé de l'assuré social sera-t-elle préservée ? Allons poser cette question aux victimes du sang contaminé, à ceux qu'on abrutit de neuroleptiques ou de Prozac pour une simple spasmophilie ou une simple insomnie, aux cancéreux que l'on traîne de rayons X en chimiothérapies, aux séropositifs, à qui l'on fait miroiter l'espoir par l'AZT, puis par la trithérapie, puis par les vaccins, puis par d'autres nouvelles molécules de plus en plus plus chères et aux effets secondaires croissants, et aux familles des personnes âgées qui ont fait à tort confiance au vaccin de la grippe...

N'oublions donc pas que notre Sécurité Sociale rembourse des soins dont la qualité et le rapport qualité/prix demeurent toujours très contestables. On perçoit, dès lors que cette confusion est faite, combien notre système de santé devient pervers. Les laboratoires fabriquent des médicaments chers, remboursables, donc le patient est déresponsabilisé. Ce dernier accède, sans même s'en rendre compte, aux soins les plus coûteux sans se soucier des coûts pour la collectivité. Et la plupart des médecins, souvent gratifiés de cadeaux, poussent à la roue de la consommation en prescrivant à tour de bras. Souvent, des patients prennent cinq, dix, quinze ou même vingt médicaments différents chaque jour (!!!) sans pour autant voir leur santé s'améliorer...

Bernard Kouchner citait dans Marianne (numéro 100, semaine du 22 mars 1999) des chiffres sur la consommation de médicaments en France : la France championne du monde des prescriptions avec 18 millions de boites de médicaments prescrits par an !!! Et 70% des veinotoniques consommés dans le monde sont absorbés en France !!!

Et lentement se creuse ainsi le déficit de la Sécurité Sociale... que le contribuable se chargera de combler chaque année. Mais à qui donc tout cela profite-t-il ? Certainement pas au patient, nous l'avons déjà dit, mais d'abord au secteur pharmaceutique (surtout allopathique), et accessoirement aux médecins, qui, pour la plupart, qui ne font que de la figuration pour le compte de ces fabricants. Les produits des autres laboratoires, qu'ils soient homéopathiques, phytothérapiques ou diététiques (compléments alimentaires...) ne sont pas ou peu remboursés (quand ils ne sont pas purement et simplement interdits de vente) et n'ont alors que les miettes du marché. Il faudrait donc arrêter ce système pervers, qui conduit à la consommation toujours plus grande de toxiques médicamenteux, sans plus de résultats que chez nos voisins européens, dont la consommation pharmaceutique et médicale est beaucoup moins importante. Et, que je sache, ces personnes sont en aussi bonne santé que nous. Il ne faudrait pas nous affirmer que la frontière rend le médicament plus indispensable aux français qu'à toute autre européen...!!!

Pour réformer notre système de santé, beaucoup de choses furent tentées. Deux grands courants se sont affrontés au gré des alternances politiques. Ou bien l'on réduit les dépenses de santé en rationnant les soins, ce qui est absurde car, en situation d'urgence, un soin ne saurait être rationné, ou bien l'on augmente les contributions sociales et les impôts, mais le contribuable ne pourra plus tolérer de tours de vis fiscaux...

Dans un cas, la solution envisagé est inique, et dans l'autre, elle est écrasante.

Mais ces deux sempiternels courants de "pensée" ne correspondent guère qu'à des solutions de replâtrage, qui ne pourront jamais résoudre le fond du problème, à savoir le délabrement de notre système de santé tout entier. Alors il nous faudrait proposer un système plus radical. En espérant que ces propositions seront reprises, débattues, amendées pourquoi pas, puis un jour adoptées, quitte à causer du remue-ménage.

 

Voici donc vingt et une propositions pour protéger la santé des français :

1ère proposition

Il conviendrait de nationaliser les filiales pharmaceutiques des grosses industries pétrochimiques ainsi que les principaux fabricants de médicaments allopathiques.

La raison de cette proposition est simple et de bon sens. Si les laboratoires tiennent tant à faire des bénéfices, c'est parce qu'ils sont tenus par des intérêts privés et qu'ils ont avant tout vocation à faire du

profit, comme toute société privée. Or cela peut comporter des effets pervers car, un laboratoire, en lançant un médicament sur le marché ou en le fabricant, devrait d'abord protéger la santé publique avant même que de penser à la notion de bénéfice. Par conséquent, il conviendrait d'intégrer ce laboratoire à l'ensemble des Services Publics, ce qui implique sa nationalisation pure et simple. Les médicaments allopathiques à fort effet secondaire pourraient alors, en cas de nécessité impérieuse, être délivrés dans les services d'urgence des hôpitaux, via les pharmacies centrales de ces établissements. Et les laboratoires nationalisés pourraient entamer des programmes de recherche médicale, sous l'impulsion du Ministère de la Santé, en fonction des crédits dont il disposerait.

De ce fait, l'on pourrait alors mieux connaître les effets secondaires des médicaments et mieux en étudier les conséquences sur la santé des patients, avant de délivrer des autorisations de mise sur le marché (AMM) ; alors qu'aujourd'hui, seules les sociétés qui peuvent s'acquitter des autorisations de mise sur le marché peuvent les obtenir. Il en va de même pour les vaccins, qui devraient, aussi, échapper à la logique du Marché. De plus, il serait possible de lancer des recherches pour soigner des maladies rares, qui, actuellement, n'intéressent pas les laboratoires, le marché étant trop petit au regard des investissements.

L'on voudrait bien reconnaître actuellement le droit à l'Etat de vendre du haschich pour en contrôler le traffic (ce qui me semble contraire à la santé publique, d'ailleurs), et pourquoi donc ne serait-il point logique que ce même Etat contrôle la fabrication et la vente de toxiques médicamenteux ?

Cette première proposition aurait le multiple mérite de :

1) libérer le médecin des pressions des laboratoires.

2) diminuer considérablement la consommation en médicaments dangereux ou à fort effet secondaire.

3) faire du malade non plus un client pour des entreprises privées, mais un individu responsable et cependant fragile, qu'il conviendrait de soigner.

4) faire du médicament allopathique non pas un produit de consommation courante mais un remède d'urgence d'utilité publique.

Un autre point de vue consisterait à exiger que les laboratoires privés soient complètement indépendants de l'Etat, et que leurs produits ne soient plus pris en charge par la Sécurité Sociale. Aux Etats-Unis, par exemple, la loi du marché joue complètement et les produits naturels sont en concurrence à égalité avec les médicaments allopathiques. Cependant, cela n'est valable qu'en théorie, car dans la pratique, on s'aperçoit que les laboratoires pharmaceutiques allopathiques américains se taillent une grosse part de

marché, du fait de leur attitude agressive vis à vis du malade. Dans la revue Marianne du 29 septembre, un article décrit parfaitement la mentalité d'une de ces firmes américaines, qui ne recule devant rien pour défendre son petit protégé, le Prozac, dont les effets nocifs ont été pourtant largement démontrés. Cette firme n'a pas hésité à acheter le silence de victimes de ce médicament, à porter plainte contre des journalistes jusqu'en Belgique, à mettre en doute par voie de presse l'intégrité mentale de certains juges... La liberté économique américaine n'existe donc qu'en théorie et, au contraire, elle rend plus intouchables encore ces laboratoires, et encore plus incontrôlables leurs activités.C'est pourquoi l'option du libéralisme total du marché du médicament et du produit médicinal ou paramédical me paraît peu efficace pour contrôler la qualité des soins et des produits curatifs.

De plus, l'option libérale impliquerait le démantèlement de la Sécurité Sociale au profit de groupes d'assurance privés, dont la raison première est celle du profit, ce qui pourraient les inciter à refuser d'assurer tel ou tel type de patient de telle ou telle catégorie sociale. On peut tout à fait accepter une complémentarité entre le service d'assurance publique (la Sécurité Sociale) et les compagnies privées, sans vouloir pour autant abandonner la notion même de protection sociale.

 

2ème proposition

Il faut reconnaître la pratique des thérapies naturelles et permettre au patient le libre choix de la thérapie à suivre.

Dès lors que les principaux laboratoires pharmaceutiques sont nationalisés, à ce moment là plus aucun intérêt privé ne s'opposera à la reconnaissance des thérapies naturelles, dont le rôle de complémentarité avec le médecin fut maintes et maintes fois souligné à l'étranger. Cette reconnaissance de la pratique thérapeutique naturelle implique la création de statuts spécifiques, de conventions et de tarifications adaptés (qui seront précisées par la suite) ainsi que d'une fiscalité sans TVA.

Est-il normal, par exemple, que le médecin soit exempté de TVA alors que le thérapeute non médecin ayant plus de 100 000 francs hors taxe de chiffre d'affaire annuel doit s'acquitter d'une TVA de 20,6% ? Non, mille fois non, et cette injustice doit être supprimée rapidement. La reconnaissance des thérapies naturelles doit aussi passer par la création de registres officiels, agrémenté d'un caducée équivalent à celui des médecins, avec les droits et les devoirs que cela implique. Il serait également indispensable d'offrir aux thérapeutes non médecins une place officielle au Ministère de la Santé, à la Direction Générale de la Santé, dans les médias, etc. et de leur permettre de travailler en secteur hospitalier, en parfaite intelligence avec le corps médical.

 

3ème proposition

Il conviendrait d'instaurer un forfait annuel de prévention en hygiène de vie, remboursé par la Sécurité Sociale.

Cette mesure aurait pour effet de garantir l'accès aux soins naturels pour les plus démunis, ce qui actuellement est très loin d'être le cas, ces soins étant considérés comme réservés aux riches, puisque non remboursés. En pratique, on peut imaginer que ce forfait permettrait d'accéder à deux consultations par an, d'une heure environ, réalisées par un hygiéniste (médecin ou non médecin). L'acte lui même comprendrait un dépistage par des méthodes alternatives, comme l'iridologie, l'onychologie (bilan de santé par l'étude de l'état des ongles), etc.

L'hygiéniste, s'appuyant sur le diagnostic et le suivi du médecin généraliste du malade, pourrait également proposer des conseils en hygiène de vie, des prescriptions à base de plantes, de compléments alimentaires, etc. Le montant remboursable de ces prescriptions de soins préventifs devrait être plafonné (plafond annuel à étudier). Enfin, l'hygiéniste en question serait rattaché à la Sécurité Sociale et assermenté, afin de le responsabiliser face à son devoir d'informateur en hygiène de vie.

Ainsi, le patient disposerait d'un forfait annuel soins préventifs.

 

4ème proposition

Il conviendrait de réformer les statuts des lieux de vente des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques.

En tout premier lieu, il convient de distinguer :

- les hôpitaux et cliniques seraient seuls à pouvoir distribuer en cas d'urgence les médicaments allopathiques à fort effet secondaire ainsi que les plantes toxiques inscrites aux tableaux A et B de la pharmacopée française. Les hôpitaux resteraient au secteur public tandis que certaines cliniques conserveraient leur statut privé. Ainsi ces établissements continueraient à disposer de leur pharmacie centrale, afin de répondre à des situations d'urgence.

- les pharmacies pourraient revendre les produits allopathiques non dangereux, les produits homéopathiques, les produits naturels à base d'oligo-éléments ou de plantes non inscrites aux tableaux A et B de la pharmacopée française. Elles pourraient avoir le droit de fabriquer des préparations pharmaceutiques à base de produits naturels (huiles essentielles, préparations de teintures mères de plantes non inscrites au tableau A ou B, etc.). Elles conserveraient leur statut actuel.

- les herboristeries, auxquelles il conviendrait de donner un statut avec un diplôme spécifique. Elles pourraient revendre toutes les plantes non inscrites aux tableaux A et B, et réaliser des préparations à base de ces plantes.

- les magasins de produits diététiques ne vendraient que les compléments alimentaires et les plantes médicinales à usage alimentaire.

- enfin, les supermarchés ne vendraient les produits de la diététique qu'à condition d'embaucher un conseiller en diététique ou un herboriste diplômé.

Cette réforme nécessiterait l'établissement d'une législation très précise sur les médicament allopathiques dangereux, sur la façon de les déterminer comme tels, sur les compléments alimentaires et enfin sur les plantes médicinales à usage alimentaire.

 

5ème proposition

Il conviendrait d'établir une législation très précise définissant les médicaments, les compléments alimentaires et les plantes médicinales à usage alimentaire.

Actuellement, la règle qui prévaut est celle du flou. Selon les uns, les vitamines sont des médicaments, et selon les autres, elles seules sont des compléments alimentaires. Certaines plantes curatives peuvent être considérées comme compléments alimentaires, et encore cela dépend-il de la forme sous laquelle elles sont présentées (gélules, ampoules, teintures mères, etc.). Certaines plantes sont considérées comme des compléments alimentaires lorsqu'elles ne sont pas mélangées, et considérées comme des médicaments lorsqu'elles sont mélangées (décret du 15 juin 1979) !!! Comment s'y retrouver !?!?!?

Bien d'autres plantes sont par ailleurs vendues presque exclusivement en pharmacie, alors même qu'au siècle dernier, elles servaient encore d'aliments !!! citons en exemple le bouillon blanc, le plantain, le gléchome rampant ou encore les pousses de phytolaque ; François Couplan, ethnobotaniste réputé, en cite bien d'autres encore dans son ouvrage sur les plantes comestibles...

Il conviendrait de définir un statut de plante médicinale à usage alimentaire, que les boutiques diététiques seraient aussi autorisées à vendre. Ces plantes seraient alors considérées comme des compléments alimentaires, quelle que soit la forme sous lesquelles elles sont présentées.

De même, il conviendrait de considérer comme complément alimentaire toute préparation de vitamines et d'oligo-éléments obtenue à partir d'extraits plus ou moins concentrés de matières végétales ou animales. Toute préparation de synthèse serait, en revanche, considérée comme des médicaments et vendue exclusivement en pharmacie.

Pour juger de l'intérêt et de la nature des produits curatifs, il conviendrait de proposer la création d'une Agence-Conseil sur la qualité des compléments alimentaires et des médicaments. Cette dernière serait liée à la Sécurité Sociale et composée de thérapeutes, d'herboristes et de médecins assermentés indépendants. Elle aurait pour but de définir ce qui peut être vendu en herboristerie ou en diététique et de définir ce qui doit être considéré comme un médicament. L'Agence-Conseil officialiserait alors les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM), en précisant dans quels lieux de vente les produits concernés seraient disponibles.

Cette Agence-Conseil pourrait également proposer une échelle de remboursement, distinguant les produits dont l'action est fondamentalement utile et efficace, de ceux qui se révèleraient moins utiles. Les médicaments à fort effet secondaire seraient exclus des remboursements de la Sécurité Sociale, sauf s'ils sont employés dans les cas d'urgence (infarctus, etc.) ou s'ils n'avaient point d'équivalent naturel sur le marché. En revanche, la Sécurité Sociale devrait prendre en charge tous les produits qui seraient jugés indispensables aux soins, y compris des compléments alimentaires à effet thérapeutique certain. Enfin, les produits naturels remboursés pourraient avoir une étiquette de remboursement de couleur verte, ce qui permettrait de mesurer la proportion de soins naturels dans l'ensemble des soins dispensés.

 

6ème proposition

Il conviendrait de réformer les conditions d'attribution des autorisations de mise sur le marché (AMM).

Actuellement, les autorisations de mise sur le marché sont obligatoires pour les médicaments. Mais leur coût est très élevé, ce qui peut induire des inégalités entre les laboratoires. Par ailleurs, elles ne sont délivrées que pour des médicaments. Il conviendrait d'étendre ces formalités aux compléments alimentaires et aux produits d'herboristerie.

Néanmoins, tandis que les médicaments de synthèse sont des produits nouveaux, impliquant des études et des tests d'inocuité poussés, les produits à base de plantes ne devraient pas nécessiter un examen aussi minutieux. Ainsi, l'autorisation de mise sur le marché, pour un produit à base de plantes (ou d'oligo-éléments, etc.), pourrait se résumer à une autorisation administrative, après avis de l'Agence-Conseil sur les médicaments et les Compléments Alimentaires, à condition que les plantes contenues dans le produit soient déjà connues et répertoriées.

Ensuite, la dite Agence-Conseil définirait le champ d'application de l'Autorisation de Mise sur le Marché pour un produit donné. Ainsi, lorsque ce produit serait composé de plantes autorisées en diététique, il serait autorisé de vendre ce produit en diététique. Si le produit était composé de plantes dont une serait autorisée en herboristerie ou en pharmacie seulement, l'Autorisation serait limitée aux secteurs où la vente de cette plante serait autorisée. Les frais liés à de telles Autorisations de Mise sur le Marché seraient peu coûteux et purement administratifs.

 

7ème proposition

Il conviendrait de créer un Observatoire des pratiques de santé naturelle, capable d'évaluer et de reconnaître les découvertes, les avancées et les innovations de ces pratiques.

Actuellement, l'enseignement des pratiques de santé est relativement figé, car en fin de compte c'est l'Ordre des Médecins qui en reconnaît la validité. Or cet Ordre est très conservateur, tenant fermement à ses avantages. Ainsi, seules les technologies médicales évoluent, mais en aucun cas les approches thérapeutiques. On en arrive donc au fait que, en marge de la médecine officielle, il existe une assez grande diversité d'approches complémentaires, non reconnues et néanmoins très utiles.

Un tel Observatoire permettrait donc de faire évoluer les pratiques thérapeutiques en fonction des découvertes et des prises de conscience des thérapeutes.

Cet Observatoire pourrait servir à évaluer telle pratique, ou tel produit, ou tel matériel, ou telle approche de santé ou telle méthode de bilan de santé. Ces évaluations objectives, une fois à disposition des enseignants des écoles spécialisées en thérapie naturelle, seraient divulguées parmi les étudiants afin qu'ils prennent connaissance de telle indication ou contre-indication, ou de l'intérêt de telle ou telle technique, ou etc.

Cet Observatoire se devrait de regrouper aussi bien des médecins que des thérapeutes non médecins, nommés par le Ministre de la Santé. L'Agence/Conseil sur la qualité des compléments alimentaires et des médicaments pourrait en être une émanation.

 

8ème proposition

Il conviendrait d'instaurer des diplômes d'Etat en thérapie naturelle.

Pour éviter le charlatanisme ou l'incompétence, il serait nécessaire que la reconnaissance des thérapies naturelles s'accompagne de l'instauration de diplômes d'Etat, accessibles à tout le monde, quels que soient les moyens financiers de chacun.

Actuellement, certains cours de thérapie naturelle atteignent des tarifs exorbitants, jusqu'à 70 000 Frs le cycle en naturopathie, par exemple !!! L'instauration de diplômes d'Etat permettraient de normaliser les prix des formations et de les ramener à des proportions plus raisonnables.

Les cursus d'apprentissage des thérapies naturelles pourraient être établis par l'Observatoire des Médecines Naturelles, qui sélectionnerait les enseignants. Ces cursus déboucheraient sur des diplômes délivrés selon réussite à des examens, lesquels seraient proposés dans les conditions des concours. Il serait absurde de nier la qualité de certains guérisseurs autodidactes, qui pourraient alors se présenter à ces examens sans passer par un cycle de cours. Dans le cas de certaines disciplines, il est difficile d'évaluer la qualité d'un thérapeute par un examen. Cette évaluation pourrait être faite par l'Observatoire des Médecines Naturelles.

 

9ème proposition

Il conviendrait de redévelopper les services d'urgence de tous les hôpitaux.

Tout le monde reconnait qu'aujourd'hui les services d'urgence des hôpitaux sont défaillants, alors qu'ils devraient en être leur pierre angulaire.

En cas d'accident, de crise aigüe, de septicémie, de noyade, d'occlusion intestinale, la victime, d'où qu'elle soit, devrait pouvoir être prise en charge le plus rapidement possible par l'hôpital le plus proche, et ce à toute heure du jour ou de la nuit. La mort d'un bébé entre Orléans et Pithiviers, survenu après la fermeture de l'hôpital de cette seconde ville, est un fait qui ne devrait jamais se reproduire si notre système de santé était vraiment fiable. Et au lieu de fermer un hôpital sous le prétexte que certains services sont inadaptés, il conviendrait plutôt de le réaménager en lui donnant plus de moyens humains et matériels. Ainsi, il conviendrait que chaque grande ville puisse disposer de services hospitaliers à la pointe du progrès. Et il conviendrait donc d'assurer la formation de personnels hospitaliers de pointe.

Grâce à certaines économies sur les dépenses de santé, certains milliards prévus au budget de l'Etat pourraient très bien servir à améliorer les structures d'urgence des hôpitaux et à rénover tel ou tel établissement trop vétuste.

 

10ème proposition

La publicité pour des médicaments allopathiques non remboursés ou pour la vaccination devrait être strictement interdite.

Comment peut-on accepter que certains médicaments jouissent de la publicité par spot télévisé ou dans les journaux ? C'est totalement incohérent et, de surcroît, dangereux quand on sait que ces produits ne sont pas sans effets secondaires ou sans effet d'accoutumance. Il suffit d'en lire les notices...

Bien sûr, certains produits sans effet secondaire pourraient être connus par voie publicitaire. L'Agence-Conseil pourrait alors trancher pour définir les produits pouvant être connus par ce biais, et pour définir ceux qui ne pourraient pas faire l'objet de publicité.

 

11ème proposition

Il est nécessaire de moraliser les relations entre les laboratoires (quels qu'ils soient) et les praticiens (quelle que soit leur spécialité ou leur approche).

Il est normal qu'un thérapeute préfère travailler avec les produits de tel ou tel laboratoire. Il faut bien faire un choix. Mais ce choix ne doit pas être motivé uniquement par la possibilité d'avantages en nature ou en espèces.

Il conviendrait donc de réglementer les pratiques des laboratoires qui encouragent, par le passage des visiteurs médicaux, la prescription de certains types de médicaments, proposant en contre partie certains cadeaux. Sinon, le thérapeute risquerait alors de confondre l'intérêt de son patient avec son intérêt personnel, et, de cette confusion, l'on aboutirait à la dégradation de la qualité des soins proposés.

 

12ème proposition

Il conviendrait de bien séparer le secteur médical privé du secteur hospitalier, de façon à ce que le privé ne détourne pas l'infrastructure publique à son profit.

Aujourd'hui, un grand professeur peut à la fois diriger un service hospitalier et consulter en privé, soit dans un cabinet médical, soit dans le service du même hôpital, et profiter ainsi de toutes les infrastructures hospitalières pour réaliser ses actes privés, exigeant des honoraires exorbitants. Comme le "grand professeur" gagne mieux sa vie avec ses actes privés réalisés dans le service hospitalier, il délaisse évidemment l'hôpital et délègue à ses subordonnés la réalisation de soins dont la qualité sera moins bonne.

Afin d'éviter de telles pratiques, il serait bon et nécessaire d'interdire aux médecins du secteur hospitalier de travailler également en libéral au sein de l'hôpital, toute pratique litigieuse pouvant alors être susceptible de sanctions.

 

13ème proposition

Il conviendrait de rééchelonner les tarifs des consultations.

Nous avons déjà souligné le caractère injuste que représente l'obligation pour un thérapeute non médecin de reverser de la TVA s'il réalise un certain chiffre d'affaire hors taxe, alors même que le médecin n'est pas soumis à cette taxe. Il serait bon, alors, de régulariser cette situation en calquant le régime du thérapeute non médecin sur celui du médecin libéral. Mais cela ne devrait pas impliquer l'adoption d'échelles tarifaires identiques. Comparons tout d'abord les méthodes de travail des médecins et des thérapeutes non médecins.

Certains médecins généralistes, assez souvent, reçoivent en consultation environ cinq à six personnes par heure. S'il est conventionné, il perçoit 110 Frs par patient, soit 550 à 660 Frs par heure. En revanche, un praticien en thérapies naturelles retient une personne pendant environ une heure, temps minimum nécessaire pour opérer un bilan de santé et des soins complets. S'il était conventionné selon l'échelle tarifaire actuellement en vigueur, en une heure, il ne percevrait donc que cinq à six fois moins d'honoraires que le médecin. Le tarif de convention de la Sécurité Sociale, s'il était instauré pour les praticiens en thérapies naturelles, devrait donc prendre en compte la nature et la durée moyenne de l'acte réalisé. L'instauration d'un tarif conventionné permettrait également de mettre fin aux abus tarifaires dans le domaine des thérapies naturelles. Les soins des praticiens en thérapie naturelle seraient donc plus accessibles si leurs actes étaient remboursés selon un tarif conventionné adapté, et ils seraient également plus crédibles car, ainsi, il n'y aurait plus d'abus tarifaires.

 

14ème proposition

Il conviendrait de mettre en oeuvre un protocole de collaboration entre le médecin et le thérapeute non médecin, sur un plan officiel et légal.

Actuellement, le médecin ne peut collaborer avec le thérapeute nonmédecin, car l'Ordre des Médecins l'interdit formellement dans sa déontologie.

Nous aboutissons alors à un système, où certains médecins sont sanctionnés pour avoir montré trop ostensiblement leur ouverture vis à vis des thérapies complémentaires ou alternatives.

La collaboration entre médecins et thérapeutes non médecins devrait permettre l'ouverture de cabinets médicaux et paramédicaux où pourraient officier à la fois médecins et thérapeutes alternatifs. Cette synergie, de toute évidence, profiterait aux malades.

Par ailleurs, une place devrait être réservée aux thérapeutes non médecins dans les cliniques et les hôpitaux. Il serait bon de concevoir, par exemple, la présence :

- d'ostéopathes dans les services de rhumatologie ;

- de naturopathes dans des services qui s'occupent de maladies chroniques ayant pour origine une mauvaise hygiène de vie, d'acupuncteurs ;

- de sophrologues dans des hôpitaux psychiatriques ;

 

15ème proposition

Il serait bon de limiter le pouvoir de l'Ordre des Médecins et de celui des Pharmaciens.

L'Ordre des Médecins est la clef de voûte du pouvoir médical. Il est ànoter que la déontologie de cet Ordre interdit la collaboration entre médecins et non médecins, ce qui, in extenso, revient à dire que l'Ordre des Médecins interdit la collaboration entre le médecin et son malade. On comprend alors pourquoi le médecin n'informe pas le malade de la nature et de l'évolution de sa maladie et de l'efficacité de tel traitement ou de telle thérapie. Le simple mot de "patient" est révélateur à lui seul de l'état d'esprit de nombreux médecins. Pourquoi n'emploierait-on pas le terme de malade, plus approprié ?

Cette même déontologie offre également de nombreuses contradictions avec la pratique médicale actuelle : par exemple celle concernant certains vaccins rendus obligatoires. La déontologie affirme que le médecin ne doit en aucun cas obliger son patient à suivre tel ou tel traitement, or la vaccination constitue un traitement ; par conséquent, il serait parfaitement illégal de rendre obligatoire tel ou tel vaccin...

Alors que faire de l'Ordre des Médecins ? Faut-il le supprimer, comme leproposait François Mitterrand en 1981 ? Cela paraît excessif. Ne faudrait-il pas plutôt limiter son rôle et sa prédominance ? Il serait concevable alors de restreindre cet Ordre au rôle d'un simple syndicat professionnel, de façon à limiter son poids sur la politique de la santé. Détenteur d'une déontologie, cet Ordre devrait cependant être soumis aux décisions de justice, en ce qui concerne tout projet de suspension ou de radiation d'un médecin. Il est anormal qu'aujourd'hui, nombre de médecins vivent dans un climat de tension et de conflits, pour la raison que l'Ordre des Médecins les menace de radiation, sans autre forme de procès !!! Donc, la suspension ou la radiation d'un médecin ne devrait prendre effet qu'à l'issue d'une décision de justice.

Par ailleurs, en cas de délit ou de faute professionnelle grave, la Justice, SEULE, pourrait radier ou suspendre un médecin de l'exercice de ses fonctions, et ce quelque soit la position de l'Ordre des Médecins.

Que cet Ordre laisse donc le soin aux hommes politiques élus par le peuple d'orienter la politique de protection sociale, mais aussi de légiférer en matière de santé.

L'Ordre des Pharmaciens devrait, également, se cantonner au rôle de syndicat professionnel.

 

16ème proposition

Il serait bon de favoriser l'embauche dans les sociétés de restaurationcollective et dans les entreprises d'agro-alimentaire, de spécialistes en hygiène de vie ou de naturopathes afin de contrôler l'équilibre et ladigestibilité des repas.

A une certaine époque, fut envoyé un courrier à l'une des plus grosses sociétés françaises de restauration d'entreprises, de collectivités, d'hôpitaux et d'écoles. Ce courrier proposait de sensibiliser les restaurants gérés par cette société, de façon à équilibrer les menus en tenant compte des règles élémentaires de la diététique et de la naturopathie. En outre, ce courrier indiquait qu'il eût été également souhaitable de proposer des repas adaptés aux besoins des malades dans les hôpitaux, selon leurs maladies, en employant des aliments à propriété médicinale. Ce fut peine perdue, l'on rétorqua que la demande pour de tels repas n'existait pas, et que, par conséquent, cette société de restauration collective ne changerait pas de politique de production alimentaire et de service concernant la restauration...

Pourtant, combien de gens se plaignent de la mauvaise qualité des repas ; et combien de repas de collectivité sont sources de fermentation, de lourdeur digestive, d'aigreur d'estomac. Une meilleure prévention des maladies consisterait à améliorer la qualité et la digestibilité de ces repas. Quant au problème de l'offre et de la demande, il suffirait d'informer le consommateur. Et, cependant, une société qui nourrit chaque jour des centaines de milliers de personnes, est un acteur essentiel de la santé publique !!!

"Que l'aliment soit ton médicament", disait Hippocrate, auquel tous les médecins prêtent serment. Alors si l'aliment est dévitalisé et le repas indigeste, il est bien évident que le consommateur du repas en question ne sera donc pas soigné correctement !!!

Il n'est point nécessaire que les aliments de ce repas soient forcément biologiques, mais ce serait évidemment l'idéal. Il serait, donc, souhaitable de respecter les grands équilibres dictés par les besoins nutritionnels et les capacités physiologiques du tube digestif. Or seuls des spécialistes en la matière sont à même de faire préparer des repas qui répondent à ce double objectif : c'est à dire l'équilibre alimentaire et la digestibilité.

 

17ème proposition

Il serait souhaitable de mettre en oeuvre une réelle politique de santé publique.

De nos jours, l'on constate l'opposition, souvent violente, de deux types d'intérêts : les intérêts privés et les intérêts de la santé publique. En règle générale, les intérêts privés passent avant la santé de tous, comme l'ont démontré les scandales du sang contaminé et de la vache folle, de l'amiante ou des dépôts de radium radioactif en région parisienne, et encore par le scandale, tout récemment mis à jour par l'Humanité et par l'hebdomadaire Marianne, de certaines épidémies mortelles de listéria, pudiquement voilées par les Pouvoirs Publics.

Lorsque les Pouvoirs Publics prennent connaissance d'un problème de santé publique, tout d'abord, ils feignent de l'ignorer jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée, et, dès lors, il la met en oeuvre. Mais, hélas, le silence "responsable mais non coupable" de ces Pouvoirs Publics aura déjà fait de nombreuses victimes entretemps.

D'autres nuisances pourraient encore être dénoncées plus expressément. Citons :

- la contamination des eaux par l'atrazine, herbicide largement employé en agriculture intensive ;

- la contamination des laitages de vache par la dioxine, à un taux supérieur à la normale dans trente sept départements français ;

Citons encore le cas de la pollution par les nitrates, dont on augmente les seuils d'admissibilité tous les dix ans !!! Ainsi, il y a quelques années, la teneur admissible en nitrates dans l'eau du robinet était de 80 mg par litre, et, de nos jours , ce chiffre est passé à 100 mg !!! Très curieuse manière de diminuer la pollution par les nitrates... Citons encore les graves effets secondaires de nombreux vaccins ; celui de l'hépatite B est peut être l'un des pires sur le plan de la santé publique : en effet, il semblerait qu'il soit à l'origine de certaines formes de sclérose en plaque, de chutes immunitaires, de fatigues chroniques, etc. Il est également remarquable d'observer l'apparition de pics de mortalité dans les maisons de retraite, presque immédiatement après les campagnes de vaccination contre la grippe !!!

Pour assurer une véritable politique de santé publique, il serait souhaitable de créer un Observatoire de la Pollution. Cet Observatoire devrait être capable d'indiquer les solutions durables à encourager sur le plan de la santé publique. Par exemple, une politique de santé publique efficace consisterait à subventionner l'agriculture biologique ou à encourager la fabrication de voitures à moteur à hydrogène, et à supprimer les médicaments dangereux ou à favoriser le libre choix de chacun quant à la vaccination.

Cet Observatoire de la pollution aurait également pour rôle de favoriser les débats publics sur les risques encourus par telle ou telle catégorie de gens exposés à un polluant ou à un germe. Rien n'est pire que le silence, par conséquent, la gestion de la santé publique devrait être transparente.

Par ailleurs, des incitations fiscales pourraient défavoriser les produits les plus malsains. On peut par exemple créer une "taxe santé" pour des produits tels que le café, les boissons au colas, les produits riches en additifs alimentaires de synthèse, etc. En revanche, on pourrait diminuer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour tous les produits taxés à 5,5%. Ainsi, les produits sains seraient plus accessibles que les produits les plus malsains, et les recettes dues aux ventes de ces derniers compenseraient la baisse de la TVA.

 

18ème proposition

Il serait bon de subventionner largement l'agriculture biologique.

Nous avons déjà souligné le rôle de l'agriculture biologique sur la santé des populations. Ce rôle est double :

- ce type d'agriculture limite quasiment au niveau zéro les risques de pollution par des produits chimiques, grâce notamment à l'emploi de produits naturels, donc biodégradables. De plus, grâce à une meilleure association des élevages aux cultures, le fumier permet de réenrichir en matières organiques des terres qui, vouées uniquement aux cultures intensives, auraient tendance à s'appauvrir par lessivage des sols. Cela permet aussi de limiter la concentration de nitrates habituellement constatée dans les régions consacrées à l'élevage intensif.

- de plus, quoiqu'en disent certaines revues de consommateurs, l'agriculture biologique produit des aliments beaucoup plus riches en vitamines et en sels minéraux que les aliments classiques (rapport un à deux), et encore plus riches en oligo-éléments (rapport qui peut atteindre un pour cinquante !!!). Comme en outre ces aliments sont pratiquement exempts de traces de pesticides par rapport aux aliments ordinaires, l'on comprend mieux, de ce fait, l'impact bénéfique sur la santé que peuvent avoir les produits biologiques.

Or, de nos jours, en France, l'agriculture biologique ne connaît point de développement suffisant, alors qu'en plus, nous importons jusqu'à 40000 tonnes par an de produits biologiques pour satisfaire la demande intérieure. Un comble, tandis que des régions agricoles entières mises en jachère, notre pays serait certainement le seul pays européen à pouvoir assurer l'autosuffisance alimentaire grâce à l'agriculture biologique.

Par exemple, au lieu de subventionner le maïs ensilage, dont les effets négatifs sur la qualité de la production laitière sont pourtant bien identifiés par des spécialistes en production laitière, la France ferait mieux d'accorder des primes à la reconversion en agrobiologie, comme la Communauté Européenne le recommande, et comme c'est appliqué chez nos voisins. Et ainsi l'on explique les raisons qui font que notre part de production en agrobiologie soit tombé à 10% de la production européenne, tandis qu'en 1986, la France produisait encore 60% des produits biologiques de la CEE !!!

Non seulement il serait souhaitable d'accorder ces primes à la reconversion, mais il conviendrait aussi, comme chez nos voisins, de subventionner l'attribution du label biologique, dont le coût peut dissuader les petits agriculteurs de se reconvertir en agriculteurs biologiques.

Ces primes auraient donc pour but de favoriser la production d'aliments de qualité grâce à une agriculture non polluante, ce qui aurait un impact favorable sur la santé publique.

 

19ème proposition

Il conviendrait de reconnaître la géobiologie comme une discipline liée à la santé, et inclure une formation dans ce domaine dans les cycles d'étude d'architecture, de médecine et de thérapie naturelle.

La géobiologie se définit comme l'étude de la santé de l'habitat, et de l'impact positif ou négatif de cet habitat sur ses occupants. Il s'agit donc d'une sorte d'écologie de l'habitat, nouveau volet de la santé publique, trop souvent, malheureusement, occulté de nos jours, car cela remet en cause les savoir-faire des sociétés du bâtiment et des travaux publics, ainsi que des compagnies d'électricité, d'électroménager et d'électronique.

Pourtant, la géobiologie est une discipline qui permet d'énumérer efficacement toutes les sources de pollution concernant l'habitat, et qui peut trouver les remèdes architecturaux, bioélectroniques ou autres, capables de neutraliser l'effet négatif de ces pollutions sur les occupants des locaux ou des pièces incriminées. Les solutions proposées sont même souvent très simples à mettre en oeuvre.

Et lorsque l'on reconnaît l'existence des maisons à cancer, des bâtiments à dépressions nerveuses, des pièces à migraines, etc., l'on ne peut que souscrire à la proposition de reconnaissance de la géobiologie.

De plus, il serait souhaitable que des géobiologues puissent faire parties d'instances publiques déjà existantes (Ministère de la Santé, Direction Générale de la Santé, Sécurité Sociale) ou à créer (Observatoire des Médecines Naturelles).

 

20ème proposition

Il conviendrait de modifier la politique de prise en charge des toxicomanes, des alcooliques, des fumeurs et des malades en phase terminale. En effet, en matière de toxicomanie, de nos jours, nos solutions de prise en charge sont soit répressives (drogues dites dures), soit laxistes (drogues dites douces et tabac), soit inadaptées (alcool et drogues dites dures).

De plus, la plupart des traitements proposés ne font que remplacer une dépendance par une autre (les drogues dures par la méthadone ; le tabac par le timbre ou la gomme à mâcher à la nicotine ; etc.)

Cela témoigne d'une impuissance de la médecine classique à traiter les troubles du comportement de l'individu. Car fumer, se droguer, boire, constituent avant tout des comportements compensatoires d'un mal-être, symptômatique de "fractures de l'âme" (selon l'expression du docteur Fabrice Dutôt). Or la prise en charge de ces troubles subtils implique la mise enoeuvre de thérapies subtiles (psychologie, yoga, sophrologie, élixirs floraux du Docteur Bach, musicothérapie, relaxologie, etc.) De plus, il serait peut être nécessaire d'employer des méthodes de désintoxication par une meilleure alimentation, désintoxicante, riche en vitamine C, et d'adjoindre des plantes capables d'agir sur les dépendances (par exemple l'huile essentielle de sassafras sur la dépendance à la nicotine). L'homéopathie devrait également avoir un rôle privilégié dans la désintoxication des toxicomanes.

Ainsi, dans les centres de désintoxication et de cure, il serait alors indispensable de pouvoir faire coopérer les médecins allopathes avec les praticiens non médecins et les homéopathes : Les premiers intervenant en cas d'urgence (troubles dus au manque, délirium tremens, etc.) tandis que les homéopathes et les thérapeutes non médecins soigneraient alos le malade par une cure de désintoxication proprement dite et prendraient aussi en charge la guérison des dites "fractures de l'âme".

En ce qui concerne la prise en charge des malades en phase terminale, l'on mit en place des unités de soins palliatifs, qui, en réalité, sont des unités d'accompagnement aux mourants. Cela peut être utile, mais encore faudrait-il que toutes les solutions aient été proposées à ces malades. Rappelons le cas de Madame X (voir pages 5 et 6 de cet ouvrage) qui a pu guérir d'un cancer alors que les soins classiques s'étaient révélés impuissants.

Il est bien évident que, dans certains cas extrêmes, il semblerait que la seule solution soit, hélas, celle de l'euthanasie. Mais la pratique de l'euthanasie devrait être très limitée, et chaque dossier devrait être étudié en haut lieu, par exemple au sein d'un collège de médecins et de praticiens en thérapies naturelles. Ensuite, les dossiers retenus seraient étudiés de façon à savoir si toutes les solutions, y compris naturelles, ont ou non été envisagées, et de façon à savoir si le malade peut connaître une rémission ou non. L'euthanasie concernerait alors principalement les malades soumis à une évolution dégénérative irréparable (destruction totale et irrémédiable d'une fonction ou d'un organe vital). En cas de rejet d'un dossier, le dit collège national se devrait de proposer un protocole de soin, que l'unité de soins palliatifs serait obligé de dispenser au malade en question.

 

21ème proposition

Il serait utile (et même très utile) d'introduire des cours de diététique et d'hygiène de vie dans les programmes des écoles primaires et secondaires. il conviendrait aussi de mettre en pratique ces cours dans les cantines scolaires.

Actuellement, il est inconcevable que l'éducation nationale n'apprenne pas à nos enfants les bases de l'hygiène de vie et de la santé. Pourquoi ne montre-t-on pas les dangers des baladeurs et des casques de chaines HI FI, et l'impact négatif sur les tympans de ces concerts de musique rock aux sonos assourdissantes, et de ces rythmes effrénés des boites de nuit, très nuisibles à la santé ? Par un tel laxisme, nous obtiendrons ainsi une génération de sourds, d'hypernerveux et d'insomniaques.

Et pourquoi ne mettrions nous pas en évidence les dangers d'une alimentation comme celle qu'on trouve dans les fast-food et dans tout autre restaurant de ce type ? Et pourquoi ne sensibiliserions nous pas les adolescents à une alimentation équilibrée, qui leur permettrait d'avoir une activité intellectuelle en rapport avec le travail qu'ils doivent fournir ?

La prévention, cela consiste aussi à informer, à apprendre et à divulguer les connaissances en hygiène de vie dans le cadre des cours primaires et secondaires. Plus tôt cette prévention est effectuée, meilleure est la sensibilisation, à un âge où, très heureusement, les mauvaises habitudes ne sont pas encore complètement prises. Rappelons cet adage essentiel et primordial : "Un esprit sain dans un corps sain". De nos jours, au lieu de divulguer ces connaissances, malheureusement, que constate-t-on ? :

- des distributions d'aliments en tout genre ;

- de lait (dont l'hygiéniste connait les effets fortement allergisants) ;

- des petits gâteaux ;

- des sodas ;

- des bonbons, chewing gums, etc.

Et l'enfant prend alors l'habitude de grignotter n'importe quoi entre les repas. On voit même dans certains établissements scolaires des distributeurs de bonbons !!!

Deux solutions se présentent : fortifier les générations futures ou préparer la civilisation de ce qu'en Amérique on appelle la junk food (c'est à dire la nourriture dégénérée).

Bien des parents, par manque de connaissance, ne peuvent pas, à eux seuls, instruire leurs enfants en matière d'hygiène de vie ; l'école pourrait donc se substituer aux parents et enseigner les règles de base de la santé aux enfants. Et, de plus, proposons à ces enfants des services de cantine qui donnent le bon exemple...

Cela devrait d'ailleurs être possible, car une expérience a été réussie au CROUS de Lorient en novembre 1998, où, pendant cinq jours, furent servis chaque jour 1500 repas entièrement biologiques...!!!

 

Conclusion

Les vingt et une propositions décrites dans cet ouvrage ne seront certainement pas acceptées par tout le monde. Néanmoins, à ce jour, aucun autre projet de ce type n'a été présenté en vue de transformer en profondeur le système de santé français. De plus, ces propositions pourraient, alors, faire émerger un nouveau modèle de système de santé, qui serait peut être susceptible d'être adopté par toute la communauté européenne. Dans ce modèle, la protection sociale serait maintenue sans déresponsabiliser le malade vis à vis de sa santé ; et, de plus, en favorisant l'économie dans les dépenses de santé, ce modèle assurerait les soins les plus efficaces et les plus durables ; et dans ce modèle, la prise en compte de la prévention individuelle et de la santé publique serait également minutieuse, et impliquerait alors la sensibilisation et l'information des populations en matière de santé.

Souhaitant que ces 21 propositions feront prendre conscience aux français et aux Pouvoirs Publics qu'il existe une troisième voie pour régler l'insoluble problème des déficits de la Sécurité Sociale et de la dégradation de la qualité des soins, sans pour autant démanteler notre système de protection sociale, et sans pour autant augmenter les différentes cotisations et contributions.

Remerciements : à ceux qui soutiennent les praticiens en thérapie naturelle, malgré l'adversité des mandarins et de ceux ayant des intérêts financiers, à Monsieur Robert Masson, qui m'a enseigné la naturopathie, à Monsieur Marchesseau, grand visionnaire et fondateur de la naturopathie moderne, à l'éditeur qui aura le courage de publier et de diffuser mon texte, aux patients que j'ai pu soigner pour la confiance dont ils m'ont témoigné.

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