68.09. Des principes de l'économie politique et de l'impôt.

Il est peu d'écrivains à qui soit donné la chance... de plaire aux uns et aux autres. David Ricardo a fait partie de ses rares. Les économistes classiques, néo-classiques les postkeynésiens font remonter leur arbre généalogique jusqu'à lui... Samuelson. David Riccardo (1772-1823) est né à Londres. Il est le troisième des 17 enfants d'une famille israélite immigrée en Angleterre. Dés quatorze ans, il travaille avec son père comme agent de change et s'initie à la pratique de la finance. Il se marie avec une quakeresse, il coupe les ponts avec sa famille et s'installe à son compte. Il s'enrichit grâce à sa connaissance de la bourse et à ses talents de spéculateur (sur les emprunts de guerre). En 1814, fortune faite, il se retire des affaires. En 1799, il découvre la richesse des Nations de Smith puis le traité d'économie politique de Say. Comme Smith, Ricardo distingue la valeur en usage de la valeur en échange. Constatant le paradoxe de l'air indispensable et sans valeur -- t'inquiète pas Ricardo si ça continue comme ça on va bientôt nous vendre de l'air en bouteille -- et de l'or peu utile et doté d'une grande valeur. Il déclare que l'utilité n'est donc pas la mesure de la valeur d'échange, bien qu'elle lui soit absolument essentielle. Une fois reconnues utiles, les marchandises, celles qui sont produites par l'industrie de l'homme, tirent leur valeur échangeable de leur rareté et de la quantité de travail nécessaire à leur production. Mais il relativise sa position en déclarant que la valeur du travail est également variable. N'est-elle pas influencée par le prix variable des substances et des objets de première nécessité ? Il ne pense pas que la valeur du travail soit invariable (Smith pensait le contraire). Le rapport entre les quantités de travail nécessaires à l'acquisition de différents biens semblent être le seul moyen qui puisse fournir une règle d'échange de ces marchandises. À la différence de Smith, il ne limite pas la validité de cette théorie à l'enfance des sociétés qui précède l'accumulation des capitaux et l'appropriation des terres mais l'étend à un état avancé de la société.

Sommaire