68.18. Précis historique et théorique de marxisme-léninisme.

Écrit par Jean Roux et publié chez Laffont en 1969 cet ouvrage est ma référence pour comprendre le communisme. Le chapitre premier : les précurseurs du marxisme léninisme, nous apprend que le communisme ne date pas d'hier. En effet, Platon (427-347 avant l'ère courante) avait déjà élaboré des systèmes sociaux plus solidaires et moins violents qui préconisent un retour intégral à la nature et la communauté de tous les biens. Il prônait la communauté des biens, la communauté des femmes, la communauté des enfants. Alors, chicanes, dissensions et procès deviendraient sans objet, l'État ne serait plus divisé mais uni, et l'homme pourrait s'occuper de l'âme et du corps. Dans la République , il écrivait : fondons un État, non pour qu'une classe particulière de citoyens soit très heureuse, mais pour que l'État lui-même le soit le plus possible... je veux qu'aucun d'eux ne possède rien en propre, à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Dans les Lois, il précisait : il ne sera permis à aucun citoyen de posséder tant soit peu d'or ou d'argent, mais seulement de la monnaie pour les échanges quotidiens... les citoyens doivent avoir une monnaie qui ait cours entre eux, mais chez les autres peuples, elle sera sans valeur... on ne prêtera pas à intérêt...

Le moine dominicain, Thomas Campanela (1568-1639), développa une conception détaillée de la vie communautaire. Il eut de nombreux conflits avec les autorités religieuses de son temps, fut torturé et emprisonné. C'est en prison, où il passa 27 années, qu'il écrivit différents traités politiques. La cité du soleil écrit en 1623 décrit un socialisme beaucoup plus radical que celui décrit dans l'Utopie de Thomas More. Donc, dans le monde idéal de Campanela, tout est mis en commun. Mais la répartition des produits et des biens est réglée par les magistrats. Les "Solariens" ne connaissent pas l'égoïsme car ils n'ont pas le sens de la propriété. Ainsi, maisons et réfectoires sont commun. Les magistrats veillent attentivement à ce que chacun soit rétribué selon son mérite, selon ses œuvres : rien de ce qui lui est nécessaire n'est refusé à personne. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) amoureux de la nature et de la simplicité, il dénonça l'injustice des rapports établis entre hommes et les méfaits de la civilisation. Il critique la propriété privée " le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux et comblant le fossé, eût crié a ses semblables : gardez vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne.

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