69.43. Les évangélistes du marché.

Écrit par Keith Dixon et publié chez Raisons D'agir cet essai d'une centaine de pages nous explique le travail de subversion mené par les conservateurs en Grande-Bretagne pour saper l'ordre Keynésien. En effet, la "révolution" qu'a connue le Royaume-Uni, dans les années 80, sous Thatcher, et qui a fait de lui le pays du " libéralisme réel" fut largement préparé par un travail de subversion intellectuelle. Travail mené d'abord à partir d'institutions privées de recherche et de vulgarisation idéologique néo-libérales fortement imbriquées sur le plan international. En l'espace de quelques années, ces think tanks britanniques ont contribué à forger un nouveau sens commun économique, dont l'actuel premier ministre, Tony Blair, reste très largement prisonnier et qui est construit autour de la privatisation, de la déréglementation et de la précarisation du travail. Ce petit ouvrage retrace donc l'histoire d'une conquête intellectuelle qui précéda une transformation des règles du jeu politique et du rapport des forces sociales au Royaume-Uni : l'offensive néo-libérale lancée au sein de l'élite intellectuelle britannique au début des années 70, en pleine crise économique et sociale, suivi de la victoire politique de ce qui les convenu d'appeler le "thatchérisme". Il est important de réfléchir à l'expérience britannique de ce dernier quart de siècle, non seulement parce qu'elle remet en cause l'idée largement répandue selon laquelle les intellectuels et les idées qu'ils produisent et diffusent n'ont aucun effet sur le monde "réel", mais aussi parce qu'elle est proposée aujourd'hui par les idéologues libéraux français comme lendemain qui chanteraient. Il suffit d'écouter les propos de Madelin, de Seillière ou de Guy Sorman pour se convaincre de la réalité des relais français de l'internationale néo-libérale.

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