99.43.Proposition de motion d'orientation à l'initiative de Marc Jutier

Assemblée générale Nationale du Mouvement Ecologiste Indépendant les 6 et 7 novembre 1999 à St-Quentin (Aisne)

Cet enfant de cinq ans qu'est le MEI aujourd'hui ne va pas mourir. Le MEI commence à être reconnu comme le parti des écologistes sincères. Le maire adjoint de Saint-Quentin nous a même désigné sous le vocable " les Verts, Canal historique ". Certes, nos concurrents politiques -- essentiellement les socialistes et les Verts -- ne nous font pas de cadeaux. Les ressources du MEI sont lourdement grévées. Il apparaissait évident pour certains -- le 6 décembre 98 -- que ce n'était peut-être pas le moment de descendre dans l'arène politique des Européennes. Nous y sommes allés, nous y avons appris un certain nombre de réalités (ostracisme des médias, tentative de torpillage par nos concurrents internes et externes...) bref nous y avons laissé quelques plumes... fallait-il y aller ? Oui ou non ? Peu importe, le passé n'existe plus et l'heure n'est pas à la polémique.

L'idéologie économique grâce au prodigieux matraquage médiatique n'est plus considéré comme une idéologie, c'est même pour certains -- Fukuyama et les néo-conservateurs -- "La fin de l'histoire". Selon eux, nous n'avons pas le choix. Nous devons, bon gré ou malgré, nous soumettre à la loi du marché, à la main invisible telle qu'inventé par Adams Smith. Cela dit, si nous regardons attentivement l'évolution de la société aussi bien française que mondiale, force est de constater que l'espace idéologique de l'écologie politique existe véritablement. Notre combat est un peu celui de "David contre Goliath". L'idéologie dominante : l'économie politique, la pensée de marché ou unique, le productivisme, le matérialisme technoscientiste, la société de consommation... est mourante. Mais, comme tous les dogmes dominants, elle nous montre son chant du cygne par une logique absurde stupide et violente aussi bien envers la nature qu'envers les hommes.

Perspectives et alliances politiques ou stratégiques :

--Considérant que le MEI est avant tout une structure nationale dont la vocation est d'obtenir un pouvoir réel et non pas formel afin de participer activement à la création de réelles richesses.

--Considérant qu'afin de préparer le terrain des législatives, les municipales sont indispensables et qu'il nous faut garder une certaine cohérence d'alliance politique.

--Considérant aussi que la politique locale est davantage un problème de personnes que de vision politique générale.

--Considérant que le MEI se doit d'impulser avec d'autres formations politiques et associatives une alternative à la pensée unique.

--Considérant que la pensée unique est représentée aussi bien par "la droite éclatée" que par l'inflexible et prétentieuse énarchie socialiste.

--Considérant que les ennemis de nos ennemis peuvent parfois être nos amis.

En conséquence, l'A.G. du MEI décide que :

-- les élections législatives sont la priorité du bureau national et du conseil national. Les militants du MEI doivent dès maintenant commencer à se choisir en vue de cette échéance.

-- les alliances politiques pour les municipales qui sont forcément stratégiques (effet bascule) et n'ont bien sûr rien d'idéologique se décident régionalement. En clair, chaque militant du MEI cherche les alliances les plus favorables -- indifféremment avec la droite ou avec la gauche -- afin de faire entrer au conseil municipal un représentant de l'écologie politique.

-- le bureau national se doit de chercher à construire une plate-forme ou front commun de lutte contre la pensée unique avec :

1)évidemment, tout associations ou groupes écologistes.

2)les associations et syndicats suivants : Confédération paysanne, ATTAC (association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens), CCAMI (coordination contre les clones de l'accord multilatéral sur investissement), FMA (Forum mondial des alternatives), Mouvement des chômeurs, socialisme par en bas, AC !, APEIS, MNCP, DAL, Droits Devant ! Etc.

3)les partis politiques qui s'opposent au néo-libéralisme.

-- chaque partenariat doit être étudié attentivement par le bureau national (Le MEI restera indépendant, il s'agit simplement de développer un dialogue au niveau national entre les différents parti qui s'opposent à l'idéologie dominante et à l'extrême droite).

Politique interne, communication, priorités budgétaires et élections incontournables :

--Considérant qu'il n'est pas toujours facile pour chacun de nous de gérer nos tensions internes (jalousie, orgueil, avidité, colère ...).

--Considérant que les titres de président et de vice-président ne sont en interne que des étiquettes et que finalement c'est le travail de chacun afin de faire avancer l'écologie politique qui compte.

--Considérant que les luttes de clans n'ont pas lieu d'être dans un parti qui pèse aussi peu et que les écologistes sincères ont plutôt intérêts à se serrer les coudes.

--Considérant que l'écologie politique à besoin de nouvelles "têtes".

--Considérant nos faibles moyens financiers.

--Considérant la difficulté de se faire connaître et de faire connaître nos idées,

--Considérant qu'il serait souhaitable d'augmenter notre présence auprès des étudiants.

En conséquence l'AG du MEI décide (que) :

-- la seule participation électorale incontournable est les législatives.

-- le président et les 5 (ou 7) vice-présidents puissent avoir la même liberté de s'exprimer auprès des médias pour affirmer nos options politiques.

--d'établir une adhésion de Membres sympathisants : 100 francs (droit d'assister aux A. G. mais pas de droit de vote). Membre actifs : 300 francs.

Membre actifs donateurs : 500 francs (minimun).

Les actions concrètes prioritaires :

--Considérant que les Français sont préoccupés, à juste titre, par la qualité de leur nourriture.

--Considérant que les Français commencent à trouver la plaisanterie néo-libérale de plus en plus difficile à avaler.

En conséquence l'A.G. du MEI décide :

--De mettre l'accent sur toute action qui stigmatise les OGMs.

--D'employer les techniques de l'activisme non-violent.

--De coordonner avec d'autres formations (politiques et associatives) des actions contre les institutions de Bretton Woods (FMI, OMC, OCDE, Banque Mondiale, etc...). Voir à ce sujet : l'autre Davos, mondialisation des résistances et des luttes (l'Harmattan).

--De diffuser tracts et pamphlets qui attaquent les théories néo-libérales soutenues par : von Hayek, Milton Friedman et autres gourous de la secte dominante de l'idéologie économique.

--De rédiger un pamphlet d'une centaine de pages au format poche (vendu pour une somme symbolique de 5FF, tirage 10 000 exp, coût : 20 à 25 000 FF) qui rassemble :

1)nos critiques à la société néo-libérale de consommation.

2)nos propositions concrètes pour passer du mode de fonctionnement actuel de la société à une société écologiste.

3)notre vision, nos propositions, notre façon écologiste "de gérer la cité" française.

 

(Pour plus détails consulter le site web : www.planete.net/~jutier/ahimsa.htm)

 

Signataires : Franche Comté -- Serge GRASS, Patrick Viot, Michèle DURAND-MIGEON. Pays de Loire -- Jean Roland LASSALE. Ile de France -- Georges BODU, Joseph Castagnetti, Bertrand Sicard, Alain TARDIF, Paul Peyriller, Yvette Buhr, Pierre JUTIER...

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